dimanche 26 avril 2015

MISSION AUX ANTILLES 2





Mission en Martinique et en Guadeloupe
GUADELOUPE 24-29 mai

Le 24 mai au petit matin, je me suis réveillé très mal en point. J’ai réalisé que je venais d’attraper le chikungunya et nous devions embarquer à 14h30 pour la Guadeloupe. Heureusement pour moi que notre logeuse s’y connaissait en soins par les plantes, plus la prière, j’ai pu prendre l’avion avec Jacques pour la Guadeloupe.
Nous avons été accueillis à l’aéroport par un frère délégué par le pasteur Dominique Dick empêché, puis installés dans les locaux de la Fédération des Églises Évangéliques Baptiste de la Guadeloupe. Nous avons par la suite appris les modifications qui sont intervenus dans le programme que nous avions reçu.
En dehors de la réunion avec les pasteurs des églises de l’AEE et le service du baptême, nos interventions en Guadeloupe étaient identiques à celles de la Martinique et sur le même mode et le même thème.
Le Dimanche 25, nous avons été invités pour la prédication à l’Église Soldats du Christ à St-Anne. La rencontre fut d’une richesse que nous n’avions pas soupçonnée. Après une présentation de Lifeline par Jacques, j’ai prêché une fois de plus sur l’esclavage et la liberté en m’appuyant sur le passage d’Exode 12. Nous avions en face de nous, une assemblée très ouverte et sensible à la problématique de l’esclavage et son héritage. Son pasteur nous a informés qu’il avait participé à la marche de Lifeline en 2005. Nous avons été littéralement arrosés de questions et invités à revenir mardi soir.
Le lendemain 26 mai, nous avons eu une réunion avec quelques pasteurs des églises de l’AEE. La discussion a été passionnée et nous avons partagé les buts et objectifs de notre mouvement de réconciliation ainsi que nos ministères. Nous leur avons remis des DVD de Lifeline Expedition.
Le 27 mai, jour de la célébration de l’abolition en Guadeloupe, la Fédération des Églises Évangélique Baptiste de la Guadeloupe organise chaque année un service de baptême commun à la plage de Port-Louis. Une soixantaine de personnes de tous âges prenaient le baptême ce jour-là. J’étais invité cette année à apporter un message lors de ce service. J’ai apporté un message d’évangélisation et lancé un appel à la conversion. Ce jour-là aussi, de nombreuses personnes ont donné leurs vies à Jésus. Après le baptême, Jacques a été invité à intervenir pour présenter notre mouvement de réconciliation. Nous avons pique-niqué sur la plage où nous avons partagé un moment festif et apprécié la baignade à la plage de Port-Louis. Nous avons quitté nos amis bien avant la fin de la rencontre car nous devions nous reposer et nous préparer pour l’intervention de la soirée.
Le soir, un frère est venu nous chercher pour nous conduire à St-Anne où nous devions intervenir pour la deuxième fois. Cette rencontre a fut encore plus intense que la première au point que nous avons eu du mal à y mettre fin et nous séparer, tant les gens avaient encore des questions. Le lendemain nous avons eu une soirée d’enseignement au Grand-Camp avec les églises de Pointe-À-Pitre où ensemble nous avons été bénis par nos interventions et les réactions de l’assemblée.
Nous avons reçu un accueil inoubliable en Guadeloupe et des projets ont été mis en place avec le pasteur Dominique Dick que nous allons concrétiser en 2015 et en 2016.
Le jeudi 29 nous avons repris l’avion pour la Martinique où un autre programme nous attendait.
Comme l’a si bien dit mon frère Jacques dans son rapport, nous avons ressenti qu’une porte s’est grand ouverte permettant de faire face à cette histoire si tragique qui affecte encore aujourd’hui bien des vies. Nous avons ressenti un désir profond des Martiniquais et des Guadeloupéens que nous avons rencontré, de guérir de ce passé, une prise de conscience courageuse pour se libérer de la haine, de la colère et du ressentiment envers les oppresseurs blancs et les frères africains qui ont contribué à cette histoire et ses conséquences, en libérant le pardon avec le désir de construire un avenir rempli d’espérance.
Mais je voudrais remercier Jacques et admirer son courage car ce n’était certainement pas facile pour un européen de faire face à cette histoires et les revendications de justice et de réparation et de restitution par rapport à cette problématique, auxquelles nous avons été confronté tout au long de cette mission. Que Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ lui apporte guérison, sagesse et discernement par rapport à cette problématique sachant que notre identité est en Jésus et non en ce qui nous définit par nos origines, notre passé où les groupes humains auxquels nous appartenons.

vendredi 23 janvier 2015

CHARLIE : UN DRAME POUR L'AFRIQUE



Charlie, ressuscité de sa belle mort a une fois de plus encore croqué le prophète, et c’est l’Afrique, en particulier les chrétiens d’Afrique, qui a trinqué : des dizaines d’églises ont été saccagées par les musulmans, pas seulement les islamistes, furieux que leur prophète soit une fois de plus déshonoré par ces caricatures. Qu’ont donc les français de plus que les autres européens ?

Nul ne peut contester la liberté d’expression, ni même le fait que le blasphème ne soit pas interdit dans ce pays. Mais que faisons-nous du vivre ensemble planétaire ? Que fait la France des interdictions que l’on a parfois opposées à des organisations de réaliser tel ou tel de leur projet, non pas parce que celui-ci était mauvais en soi ou contraire à la loi, mais pour raisons de « risque de trouble de l’ordre publique ? »

Plutôt que de considérer avec condescendance les britanniques, les américains les suédois et bien d’autres européens qui ont refusé de publier ou de montrer dans leurs média le caricatures blasphématoires de Charlie Hebdo, ne devrait-on pas considérer le vivre ensemble planétaire et le respect de la différence ? S’il faut répondre à la barbarie par une provocation irrespectueuse qui constitue elle aussi une forme e violence, quelle différence y a-t-il entre les uns et les autres ? Avec le développement des moyens de communication, le monde devient de plus en plus comme l’a dit quelqu’un, un village planétaire. Par conséquent on ne peut plus agir en ignorant le reste de la communauté pour la simple raison que « chez moi ça se passe comme ça et la loi l’autorise ! » Quelque chose se passe au fin fond de la Sibérie, dans les minutes qui suivent cela se sait dans le village de Sagbayeme au fin fond de l’Afrique. Pour quoi ne pouvons-nous pas comprendre que tout ne peut plus se régler à coup de droit particulier d’un individu, d’une population, d’une Nation ou d’un Etat donné ? Le bien vivre ensemble nécessite de considérer ce qui peut heurter ou blesser l’autre, y compris jusqu’aux extrémités de la planète. Je crois simplement que c’est ce que les autres occidentaux ont compris en refusant de publier les caricatures de Charlie Hebdo, et non pas la peur des islamistes. Car ce ne sont pas seulement les islamistes qui se sentent frustrés, voir insultés par ces caricatures, mais l’ensemble des croyants musulmans et même au-delà.

Jusqu’où iront les français en soutenant de tels agissements sous couvert de leur sacrosainte « liberté d’expression ? » Le drame est que ce sont, une fois de plus, les africains qui trinquent. L’ironie du sort est que quand des agnostiques extrémistes blasphèment (et ce sont aussi des extrémistes dans leur domaine), ce sont des chrétiens d’Afrique, et pourtant ils partagent la même indignation que les musulmans, qui sont assassinés à cause de ce blasphème. Des dizaines d’églises sont incendiées ou détruites, des centaines de chrétiens se retrouvent sans abris, leurs maisons saccagées et détruites, des vies perdues. Une mort, fut elle innocente, vaut-elle la peine d’une autre mort innocente ?

C’est le triomphe des idées de mai 68 : « il est interdit d’interdire » ! Malgré les dégâts occasionnés à la société française par ce fait. N’est-ce pas cela qui est la cause de ce qui se passe aujourd’hui ? De plus en plus, l’autorité est bafouée, une certaine jeunesse ne connaît plus de limites. L’on parle maintenant de ramener des cours de morale à l’école, mais laquelle ? Sinon pourquoi l’en a-t-on d’abord sortie ? L’on parle de remettre la discipline au goût du jour, d’enseigner aux enfants le respect de l’autre, mais est-ce un bon exemple que celui de Charlie Hebdo ? Certains pensent que le service militaire était une « bonne école » pour la discipline et le vivre ensemble : mais pourquoi l’a-t-on supprimé ?

Le monde a besoin de réconciliation, les nations ont besoin de réconciliation, les Hommes ont besoin de réconciliation, pour un mieux vivre ensemble. Il me semble que le premier pas vers cette réconciliation serait de respecter l’autre dans ce qu’il est, même si l’on ne partage pas la même culture, la même philosophie ou la même religion. Et, je suis convaincu que éviter de caricaturer de nouveau le prophète des musulmans après le massacre de Charlie Hebdo connaissant l’impact de cette caricature sur certaines personnes dans le village planétaire, aurait été une force pour ce journal et non pas une faiblesse ! Cet hebdomadaire aurait honoré l’exercice de la « liberté d’expression » en se montrant plus créatif ou inventif, en exprimant peut-être la même chose sans caricaturer ce prophète. Il a plutôt, à mon humble avis, fait preuve de manque d’imagination et de respect de l’autre. En cela, il n’est que fidèle à lui-même, raison pour laquelle il était en perte de vitesse, voir moribond. Ce n’est pas toujours celui qui se considère comme vainqueur qui est fort. Le forcing est souvent l’arme des faibles. Je persiste et je signe : je ne suis pas Charlie !