dimanche 26 avril 2015

MISSION AUX ANTILLES 2





Mission en Martinique et en Guadeloupe
GUADELOUPE 24-29 mai

Le 24 mai au petit matin, je me suis réveillé très mal en point. J’ai réalisé que je venais d’attraper le chikungunya et nous devions embarquer à 14h30 pour la Guadeloupe. Heureusement pour moi que notre logeuse s’y connaissait en soins par les plantes, plus la prière, j’ai pu prendre l’avion avec Jacques pour la Guadeloupe.
Nous avons été accueillis à l’aéroport par un frère délégué par le pasteur Dominique Dick empêché, puis installés dans les locaux de la Fédération des Églises Évangéliques Baptiste de la Guadeloupe. Nous avons par la suite appris les modifications qui sont intervenus dans le programme que nous avions reçu.
En dehors de la réunion avec les pasteurs des églises de l’AEE et le service du baptême, nos interventions en Guadeloupe étaient identiques à celles de la Martinique et sur le même mode et le même thème.
Le Dimanche 25, nous avons été invités pour la prédication à l’Église Soldats du Christ à St-Anne. La rencontre fut d’une richesse que nous n’avions pas soupçonnée. Après une présentation de Lifeline par Jacques, j’ai prêché une fois de plus sur l’esclavage et la liberté en m’appuyant sur le passage d’Exode 12. Nous avions en face de nous, une assemblée très ouverte et sensible à la problématique de l’esclavage et son héritage. Son pasteur nous a informés qu’il avait participé à la marche de Lifeline en 2005. Nous avons été littéralement arrosés de questions et invités à revenir mardi soir.
Le lendemain 26 mai, nous avons eu une réunion avec quelques pasteurs des églises de l’AEE. La discussion a été passionnée et nous avons partagé les buts et objectifs de notre mouvement de réconciliation ainsi que nos ministères. Nous leur avons remis des DVD de Lifeline Expedition.
Le 27 mai, jour de la célébration de l’abolition en Guadeloupe, la Fédération des Églises Évangélique Baptiste de la Guadeloupe organise chaque année un service de baptême commun à la plage de Port-Louis. Une soixantaine de personnes de tous âges prenaient le baptême ce jour-là. J’étais invité cette année à apporter un message lors de ce service. J’ai apporté un message d’évangélisation et lancé un appel à la conversion. Ce jour-là aussi, de nombreuses personnes ont donné leurs vies à Jésus. Après le baptême, Jacques a été invité à intervenir pour présenter notre mouvement de réconciliation. Nous avons pique-niqué sur la plage où nous avons partagé un moment festif et apprécié la baignade à la plage de Port-Louis. Nous avons quitté nos amis bien avant la fin de la rencontre car nous devions nous reposer et nous préparer pour l’intervention de la soirée.
Le soir, un frère est venu nous chercher pour nous conduire à St-Anne où nous devions intervenir pour la deuxième fois. Cette rencontre a fut encore plus intense que la première au point que nous avons eu du mal à y mettre fin et nous séparer, tant les gens avaient encore des questions. Le lendemain nous avons eu une soirée d’enseignement au Grand-Camp avec les églises de Pointe-À-Pitre où ensemble nous avons été bénis par nos interventions et les réactions de l’assemblée.
Nous avons reçu un accueil inoubliable en Guadeloupe et des projets ont été mis en place avec le pasteur Dominique Dick que nous allons concrétiser en 2015 et en 2016.
Le jeudi 29 nous avons repris l’avion pour la Martinique où un autre programme nous attendait.
Comme l’a si bien dit mon frère Jacques dans son rapport, nous avons ressenti qu’une porte s’est grand ouverte permettant de faire face à cette histoire si tragique qui affecte encore aujourd’hui bien des vies. Nous avons ressenti un désir profond des Martiniquais et des Guadeloupéens que nous avons rencontré, de guérir de ce passé, une prise de conscience courageuse pour se libérer de la haine, de la colère et du ressentiment envers les oppresseurs blancs et les frères africains qui ont contribué à cette histoire et ses conséquences, en libérant le pardon avec le désir de construire un avenir rempli d’espérance.
Mais je voudrais remercier Jacques et admirer son courage car ce n’était certainement pas facile pour un européen de faire face à cette histoires et les revendications de justice et de réparation et de restitution par rapport à cette problématique, auxquelles nous avons été confronté tout au long de cette mission. Que Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ lui apporte guérison, sagesse et discernement par rapport à cette problématique sachant que notre identité est en Jésus et non en ce qui nous définit par nos origines, notre passé où les groupes humains auxquels nous appartenons.

vendredi 23 janvier 2015

CHARLIE : UN DRAME POUR L'AFRIQUE



Charlie, ressuscité de sa belle mort a une fois de plus encore croqué le prophète, et c’est l’Afrique, en particulier les chrétiens d’Afrique, qui a trinqué : des dizaines d’églises ont été saccagées par les musulmans, pas seulement les islamistes, furieux que leur prophète soit une fois de plus déshonoré par ces caricatures. Qu’ont donc les français de plus que les autres européens ?

Nul ne peut contester la liberté d’expression, ni même le fait que le blasphème ne soit pas interdit dans ce pays. Mais que faisons-nous du vivre ensemble planétaire ? Que fait la France des interdictions que l’on a parfois opposées à des organisations de réaliser tel ou tel de leur projet, non pas parce que celui-ci était mauvais en soi ou contraire à la loi, mais pour raisons de « risque de trouble de l’ordre publique ? »

Plutôt que de considérer avec condescendance les britanniques, les américains les suédois et bien d’autres européens qui ont refusé de publier ou de montrer dans leurs média le caricatures blasphématoires de Charlie Hebdo, ne devrait-on pas considérer le vivre ensemble planétaire et le respect de la différence ? S’il faut répondre à la barbarie par une provocation irrespectueuse qui constitue elle aussi une forme e violence, quelle différence y a-t-il entre les uns et les autres ? Avec le développement des moyens de communication, le monde devient de plus en plus comme l’a dit quelqu’un, un village planétaire. Par conséquent on ne peut plus agir en ignorant le reste de la communauté pour la simple raison que « chez moi ça se passe comme ça et la loi l’autorise ! » Quelque chose se passe au fin fond de la Sibérie, dans les minutes qui suivent cela se sait dans le village de Sagbayeme au fin fond de l’Afrique. Pour quoi ne pouvons-nous pas comprendre que tout ne peut plus se régler à coup de droit particulier d’un individu, d’une population, d’une Nation ou d’un Etat donné ? Le bien vivre ensemble nécessite de considérer ce qui peut heurter ou blesser l’autre, y compris jusqu’aux extrémités de la planète. Je crois simplement que c’est ce que les autres occidentaux ont compris en refusant de publier les caricatures de Charlie Hebdo, et non pas la peur des islamistes. Car ce ne sont pas seulement les islamistes qui se sentent frustrés, voir insultés par ces caricatures, mais l’ensemble des croyants musulmans et même au-delà.

Jusqu’où iront les français en soutenant de tels agissements sous couvert de leur sacrosainte « liberté d’expression ? » Le drame est que ce sont, une fois de plus, les africains qui trinquent. L’ironie du sort est que quand des agnostiques extrémistes blasphèment (et ce sont aussi des extrémistes dans leur domaine), ce sont des chrétiens d’Afrique, et pourtant ils partagent la même indignation que les musulmans, qui sont assassinés à cause de ce blasphème. Des dizaines d’églises sont incendiées ou détruites, des centaines de chrétiens se retrouvent sans abris, leurs maisons saccagées et détruites, des vies perdues. Une mort, fut elle innocente, vaut-elle la peine d’une autre mort innocente ?

C’est le triomphe des idées de mai 68 : « il est interdit d’interdire » ! Malgré les dégâts occasionnés à la société française par ce fait. N’est-ce pas cela qui est la cause de ce qui se passe aujourd’hui ? De plus en plus, l’autorité est bafouée, une certaine jeunesse ne connaît plus de limites. L’on parle maintenant de ramener des cours de morale à l’école, mais laquelle ? Sinon pourquoi l’en a-t-on d’abord sortie ? L’on parle de remettre la discipline au goût du jour, d’enseigner aux enfants le respect de l’autre, mais est-ce un bon exemple que celui de Charlie Hebdo ? Certains pensent que le service militaire était une « bonne école » pour la discipline et le vivre ensemble : mais pourquoi l’a-t-on supprimé ?

Le monde a besoin de réconciliation, les nations ont besoin de réconciliation, les Hommes ont besoin de réconciliation, pour un mieux vivre ensemble. Il me semble que le premier pas vers cette réconciliation serait de respecter l’autre dans ce qu’il est, même si l’on ne partage pas la même culture, la même philosophie ou la même religion. Et, je suis convaincu que éviter de caricaturer de nouveau le prophète des musulmans après le massacre de Charlie Hebdo connaissant l’impact de cette caricature sur certaines personnes dans le village planétaire, aurait été une force pour ce journal et non pas une faiblesse ! Cet hebdomadaire aurait honoré l’exercice de la « liberté d’expression » en se montrant plus créatif ou inventif, en exprimant peut-être la même chose sans caricaturer ce prophète. Il a plutôt, à mon humble avis, fait preuve de manque d’imagination et de respect de l’autre. En cela, il n’est que fidèle à lui-même, raison pour laquelle il était en perte de vitesse, voir moribond. Ce n’est pas toujours celui qui se considère comme vainqueur qui est fort. Le forcing est souvent l’arme des faibles. Je persiste et je signe : je ne suis pas Charlie !

lundi 15 septembre 2014

MISSION AUX ANTILLES 1




Mission en Martinique et en Guadeloupe

Dans le cadres de La commémoration de l’abolition de l’esclavage en Martinique le 22 mai et en Guadeloupe le 26 mai, Nous sous sommes rendus aux Antilles Jacques Vigouroux et moi-même, du 14 mai au 02 juin 2014. Nous avions déjà entrepris une mission similaire avec Lifeline Expedition l’année précédente. La Maéva Source d’Eau Vive s’associe à ce mouvement chrétien de réconciliation des peuples concernés par l’esclavage des noirs d’Afrique par le commerce triangulaire.

MARTINIQUE 14-24 Mai et 29 Mai 1er juin
Cette année nous avons dû nous  rendre en Martinique plus tôt que d’habitude, ce qui m’a conduit à annuler certains de mes engagements du mois de mai. En outre, je sortais à peine d’une crise de bronchite aiguë, j’étais encore très faible, sous traitement et physiquement diminué. C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai attrapé le chikungunya pendant notre séjour. Nous sommes arrivé en Martinique le 14 mai dans l’après-midi. Notre équipe sur place était à l’aéroport pour nous accueillir. Nous étions logés chez l’habitant par le pasteur Jannik DUNOT qui nous a invités pour le programme qu’il a mis en place pour la célébration de cet événement. Mais c’est l’équipe Lifeline qui s’est occupé de notre intendance et l’essentiel de la logistique durant tout le séjour. Fred s’était mis à notre disposition en prenant un congé pour la période. C’est lui qui nous conduisait à tous nos rendez-vous. Ginette, la responsable de Lifeline en Martinique faisait équipe avec nous la plupart du temps pour les intervention et une équipe d’intendance avec Julienne, Félide et Urbain son mari prenait admirablement soin de nous.

Les conférences
Nos interventions dans les églises consistaient d’une part à présenter le mouvement Lifeline, ses objectifs de réconciliation des peuples concernés par l’esclavage des noirs d’Afrique, ses expériences dans les pays déjà visités et son mode d’action : le marche sous le chaînes et les jougs. Cette partie était assurée avec expertise par Jacques VIGOUROUX qui a participé à la plupart de ces missions. Ensuite venait une conférence avec Daniel Mpondo suivie d’un débat qui était assuré par les trois parties de la mission Lifeline, Jacques Vigouroux pour l’Europe, Daniel Mpondo pour l’Afrique et Ginette Alcindor pour les descendants d’esclaves africains. Le thème cette année portait sur Esclavage et Liberté, partant de l’exemple de la libération des hébreux de l’esclavage d’Égypte dans exode au chapitre 12.
Notre première intervention sera une conférence chez la servante de Dieu Liliane TELAMON le soir du 16 mai. Je sortais d’une crise de bronchite asthmatique et je n’étais pas bien ce soir-là. Mais après que la sœur Liliane m’ait administré une décoction de plante et que l’équipe ait prié pour moi, je retrouvai la forme et la soirée se déroula avec satisfaction pour la gloire du Seigneur. Nous avons ensuite animé des conférences de même ordre dans de nombreuses églises notamment celles des pasteurs Francius COX pour la prédication du dimanche 18 mai, RODRIGUE, GOUDET etc. Nous avons dû écourter notre séjour en Guadeloupe pour pouvoir également intervenir à l’Église de TSF.
Le lendemain de notre intervention chez Liliane, le samedi 17 mai, nous avions journée libre et nous en avons profité pour répondre positivement à l’invitation qui nous avait été faite d’assister au colloque sur « Aliénation et Réparations » qui se tenait toute la journée dans les locaux du Conseil Régional de la Martinique. Les débats étaient très intéressants et nous ont permis de constater un changement de mentalité parmi nos frères descendant d’esclaves africains, un désir de faire face à ce passé, une prise de conscience courageuse de s’émanciper des paradigmes qui ont longtemps fondé leurs comportement sur la colère, la haine de tout ce qui a été à l’origine de cette problématique et d’une mauvaise estime de soi pour une reconstruction sur la base de paradigmes nouveaux. L’intervention de la juriste et philosophe Juliette SMERALDA a été remarquable dans ce sens.

La table ronde télévisée et la Marche pour la liberté
Deux temps forts étaient prévus pour cette mission : Deux table rondes télévisées avec Graphé TV et la journée spéciale organisée le 22 mai par le pasteur Jannik DUNOT à l’occasion de la célébration de l’abolition de l’esclavage, évènements à l’origine de notre mission en Martinique.
Le mercredi 21 mai, nous nous sommes retrouvés dans les locaux de l’Eglise Mission Chrétienne Evangélique du pasteur DUNOT à DUCOS pour une table ronde organisée par la chaîne de télévision Graphé TV sur le thème « Le chrétien antillais face à l’héritage esclavagiste : force ou faiblesse ». Lé débat était animé par Marilyne de Graphé TV autour de quelques invités dont le pasteur Jean-Elie Moulin et moi-même. La deuxième table ronde qui était prévu sur le thème de « la femme antillaise d’aujourd’hui : libérée de son passé esclavagiste ? » n’a pu avoir lieu faute de présence féminine pour le débattre. Ce débat est disponible auprès de cette chaîne de télévision. 
Le jeudi 22, jour de la commémoration de l’abolition, nous avons pris part au programme grandiose de la
« Marche pour la liberté ». Nous avons commence le matin par un rassemblement au centre des sports de DUCOS auquel ont pris part des centaines de personnes dont une majorité de jeunes. Puis nous avons mis de T-shirts sur lesquels était inscrite cette question « esclave ou libre ». Nous avons ensuite défilé à partir de 8h20 selon un parcours défini dans la ville de DUCOS, marche qui s’est terminée à 9h15 au même centre sportif. Nous y avons pris un petit traditionnel, puis suivi deux
conférences à 10h40 avec Steve GADET, enseignant-chercheur/auteur et à 11h30 avec le philosophe, théologien et auteur Max BELAISE, tousdeux chrétiens engagés et enseignants à l’université Antilles Guyane. Ces conférences étaient suivies de questions-réponses avec pour modérateur J. DUNOT. Puis j’ai été invité vers 12h45 à une interview avec Marilyne de Graphé TV. Entre deux et avant le repas, l’équipe de louange a animé avec des chants gospel auquel j’ai participé avec « Brake every chain » « Brise les chaînes » que j’ai chanté en anglais accompagné par le groupe de louange. Vers 13h nous avons observé une pause repas d’environ une heure. L’après-midi a été ponctuée par une table ronde avec Lifeline Expédition animée par Graphé TV, des chants de louange, des sketches et des mimes présentés par des jeunes de différentes assemblées sur le thème de l’esclavage et la liberté. Ce fut une journée mémorable qui s’est conclu par une réflexion biblique finale de Jannik DUNOT des chants et une prière de clôture avant de nous disperser vers 18h.
 

A notre retour de la Guadeloupe nous avons donné une conférence supplémentaire sur le même thème à l’église TSF. Nous avons répondu à bien d’autres sollicitations et avons terminé notre séjour par le service dominical à l’église du pasteur ZAILLIR où après une brève présentation de notre mouvement de réconciliation par Jacques, j’ai prêché sur le thème de l’esclavage et la liberté, exemple du peuple hébreux libéré de l’esclavage d’Egypte.
Après quoi, nous sommes rentrés en France le même soir et toute l’équipe de Lifeline, sauf Ginette qui était parti pour la métropole pendant notre séjour en Guadeloupe, était là pour les adieux.

samedi 9 août 2014

MASSACRE DES CHRETIENS D'ORIENT: QUE FAISONS-NOUS?



Mais où sont donc les chrétiens et que font-ils ?

Voilà des années que les chrétiens sont persécutés à travers le monde, notamment dans le monde islamique et personne ne dit rien. Quelques journalistes se sont aventurés sur ce terrain en écrivant dans leur papier que les chrétiens sont le groupe humain le plus persécuté dans le monde d’aujourd’hui, mais sans aucune suite. Les chrétiens eux-mêmes semblent anesthésiés quant à cette problématique. Pourtant il suffit, par exemple, qu’Israël riposte à une attaque du Hamas contre sa population (on peut discuter sur la disproportion supposée de la riposte), pour que ces mêmes chrétiens qui semblent anesthésiés par la problématique de la persécution des chrétiens dans le monde aujourd’hui, se joignent à la multitude pour descendre dans la rue et manifester leur colère.

Où sont donc les chrétiens et que font-ils ? Il s’agit bien entendu de ceux qui vivent dans les régions où la liberté et la démocratie ne sont pas de vains mots. Sont-ils très préoccupés par le maintien et la défense de leurs intérêts doctrinaux, le renforcement et la « préservation » de leur religion particulière, pour oublier de regarder aux autres, de s’intéresser à la réalité de leur Seigneur et Sauveur présent dans et à travers l’autre ? Avons-nous la conscience de la vérité de cette parole dite par Jésus-Christ dans Matthieu 25 « J’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli chez vous. J’étais nu, et vous ne m’avez pas donné de vêtements. J’étais malade et en prison, et vous n’avez pas pris soin de moi... » ? Quand serons-nous, entant que chrétiens, à l’image de celui de qui nous nous réclamons ? Voyant la misère du peuple, il était ému de compassion. Seulement son émotion de compassion le poussait à ne pas seulement prier et exhorter, mais aussi à entrer en action très concrètement. Que font les chrétiens ?

Lorsque la Marche pour Jésus a commencé à Strasbourg il y a une dizaine d’années, je me suis pris à rêver que des milliers de chrétiens descendraient dans la rue au moins d’une manière festive pour honorer celui dont ils se réclament, Jésus-Christ. Mais force est de constater qu’au bout de dix ans de manifestations, alors que des chrétiens viennent de toute la région y compris de l’Allemagne, nous n’arrivons même pas à atteindre un millier dans les rues de Strasbourg, alors je désespère qu’un jour nous puissions descendre dans les rues de nos nations pour demander l’arrêt des massacres des chrétien en Irak, en Érythrée, ou partout ailleurs où les islamistes, minutieusement sont entrain de les faire disparaître par le massacre ou en les chassant des territoires dits islamiques ou qu’ils conquièrent au vu et au su de tous.

Ils confisquent leurs biens, violent leurs femmes et leurs enfants... Où sont donc les chrétiens et que font-ils ? (Je suis tenté de répondre : ils prient en silence...) Certains disent, certes qu’il ne s’agit pas de tous les musulmans, il vaudrait mieux ne rien entreprendre cela risque d’être interprété comme de l’islamo-phobie, car il existe des musulmans modérés qui ne partagent pas cette violence,... mais qu’on-t-ils fait pour stopper l’avancée de ceux qui seraient, seuls, violents ? Il est vrai que certains se sont levés pour s’y opposer ou tenter de les raisonner, mais, ils ont été assassinés par leurs frères musulmans qui assassinent aussi d’autres musulmans qui ne pensent pas comme eux, comme c’est arrivé récemment à un imam en Irak. Cela me conduit justement à dire que si un musulman modéré a eu ce courage dans ces terres de violence, comment se fait-il que des chrétiens qui vivent dans une terre de paix et de prospérité, quoiqu’on dise et ce, malgré la crise, ne soient pas capables de se mobiliser pour manifester leur solidarité à ceux qui souffrent ?

A vrai dire, beaucoup se cachent derrière des organisations tels que la PO et se donnent bonne conscience en leur donnant leurs « miettes » pour pouvoir leur abandonner la lutte ou l’action. Comme si une organisation à elle seule, qui plus a le devoir de discrétion pour faire le mieux possible ce qu’elle est appelée à faire, pouvait embrasser toutes les formes de luttes qui incombent à ceux qui sont supposés être des soldats du Christ. Mais où sont donc les chrétiens et que font-ils ? Les chrétiens sont peut-être très pris par leur préoccupations personnelles pour donner du temps à ce qui ne leur « rapporte rien ». Ceux qu’ils appellent « les gens du monde » partagent les mêmes préoccupations quotidiennes et pourtant, lorsque surgit un événement qui les concerne, qui les intéresse ou qui les passionne, ils descendent dans la rue et font entendre leurs voix, quand ils n’entreprennent pas d’autres actions. Qu’est-ce qui concerne, intéresse ou passionne les chrétiens ?

Concernant la tragédie que vivent les chrétiens du Moyen Orient, dont on oublie très vite que ce fut le berceau du christianisme, l’on a entendu des voix de certains gouvernements occidentaux, et même de certains « laïques » s’élever contre cette situation. Or leurs actions se limitent à des propositions d’accueil des chrétiens chassés comme réfugiés sur leurs territoires. Pour ma part, si c’est le moindre mal, c’est aussi un signal donné aux islamistes et qui leur dit : vous pouvez continuer nous, on accueille ceux que vous n’avez pas massacrés ! Ces voix sont restées par ailleurs timides et parfois sans effets dans le cas par exemple des 200 jeunes filles de huit à quinze ans enlevées par les fanatiques de Boko Haram et encore prises au piège au Nord du Nigeria, ceux-là même qui continuent à enlever de jeunes chrétiennes y compris dans le Nord du Cameroun (voir article de RFI du 17 juin 2014 sur l’attaque d’un village chrétien du Nord Cameroun et l’article du journal Jeune Afrique du 25 juin 2014 sur ce même sujet). Ces voix se sont élevées, mais celles des chrétiens ont toujours été timides, voir inexistantes, si ce n’est dans les cercles fermés des églises, sans aucun écho en dehors. Et pourtant la Bible dit que ce n’est pas un esprit de timidité que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de sagesse (2 Timothée 1:7), mais où sont donc cette force, cet amour et cette sagesse ? Ne me dites surtout pas que la sagesse c’est de ne pas faire du bruit « comme les gens du monde... » ! La vie avec Jésus, ce n’est pas une religion c’est la manifestation quotidienne de la vie de résurrection, c’est un engagement permanent, c’est la relation que nous avons avec l’autre au quotidien, comme Jésus l’avait avec les rejetés, avec les orphelins, avec les affamés, avec les malades... La vie de résurrection, c’est d’être à l’image de Jésus qui a descendu Zachée de son arbre pour souper avec lui, qui a empêché l’assassinat de la femme adultère, mais aussi, qui s’est indigné au point de prendre le fouet et de renverser les tables des échangeurs et des marchands qui ont transformé la maison de prière en en foire d’exposition de marchandises diverses !

Chrétiens, INDIGNEZ-VOUS ! Ne pouvons-nous pas consentir un tout petit sacrifice pour Jésus qui a donné sa vie pour notre rédemption ? Nous sommes certainement appelés à prier avec ferveur pour les chrétiens persécutés, mais cette prière ne doit-elle pas s’accompagner d’actions, comme Jésus l’aurait fait ? L’apôtre Jacques dit « la prière fervente du juste a une grande efficacité... » Jacques 5 : 16, mais il dit aussi : « Si un frère ou une sœur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un d’entre vous leur dise : allez en paix, chauffez-vous et rassasiez-vous ! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? » Jacques 2 :15-16. A quoi cela sert-il de prier pour les chrétiens qui sont persécutés, massacrés ou chassés du moyen orient, des nations arabes ou de certaines régions d’Afrique, si nous ne nous contentons que de cela ?

Vous me direz qu’au moins les États-Unis sont entrain de réagir et feront quelque chose dans cette direction : mais quelle réaction ? Les lâchés de quelques bombes qui se termineront par un oubli exactement comme lors de l’enlèvement de 270 jeunes filles chrétiennes par les islamistes de Boko Haram ? S’il en reste environ 200 en captivité et qui sont certainement devenues à l’heure actuelle, comme bien d’autres enlevées après cela (voir les articles de RFI et Jeune Afrique cités ci-dessus), des esclaves sexuelles de ces combattants fanatiques et attardés baignant dans un obscurantisme d’un autre âge, ce n’est pas parce qu’une force d’action quelconque a libéré les 70 autres environs, c’est parce qu’elles ont pu, d’elles-mêmes, s’échapper de leurs bourreaux.

Que deviendront le chrétiens du Moyen Orient si le chrétiens du monde se contentent seulement de prier ? L’occident a suscité et applaudi les « printemps arabes » Quels en furent les conséquences pour les chrétiens de Libye, de Tunisie ou d’Égypte ? Beaucoup ont souhaité ce printemps pour la Syrie, que deviennent les chrétiens dans ce pays ? Cela s’est vu autrefois pour le Liban quelle est la proportion des chrétien aujourd’hui dans ce pays ? Depuis la chute du Shah en Iran autrefois, jusqu’à celle de Sadam Hussein en Irak plus récemment, que pouvons nous constater ? Et les chrétiens du monde, en dehors des « prières » qu’ont-ils fait ? Mais où sont donc les chrétiens et que font-ils ?

Merci à P.O. pour le travail colossal accompli sur le terrain et bien souvent dans des conditions difficiles !

Mais, chrétiens du monde entier, RÉVEILLEZ-VOUS ! Vous avez-vous aussi, chacun pour sa part une responsabilité dans ce qui se passe dans cette partie du monde contre les chrétiens persécutés dans notre monde du 21ème siècle ! Il est temps de joindre l’action à vos prières pour que cela cesse ! Alors de grâce, oubliez vos religions avec leurs doctrines qui divisent, revêtez-vous de la compassion de Jésus-Christ, manifestez tout simplement la vie de résurrection de Jésus-Christ et agissez ! POUR L’AMOUR DU CHRIST, ENSEMBLE NOUS POUVONS CHANGER LE COURS DES ÉVÈNEMENTS POUR NOS FRÈRES PERSÉCUTÉS !