Jusqu’à ce jour-là, je n’avais ni force ni envie de communiquer au sujet de ce que j’étais entrain d’endurer. C’est le dernier message sur le WhatsApp d’une Sœur en Christ de l’équipe MANI (Movement for African National Initiatives) au sujet du "Bouclier de Prière" : «Couvrons-nous les uns les autres dans la prière», qui m'a décidé à publier ce message. En fait je ne voulais pas vous déranger avec mes problèmes de santé en espérant que le Seigneur me guérirait rapidement et que je n'aurais qu'à vous dire : « j'étais malade, maintenant je suis guéri, Gloire au Seigneur! » Ce d’autant que j’étais en constante connexion avec quelques-uns qui avaient pris de mes nouvelles, que j’avais pu ainsi mettre au courant et qui priaient déjà pour moi.
Aujourd’hui 12 déc. 2020, cela fait 24 jours que j'ai subi une opération du genou droit, une ostéotomie tibiale. Une opération qui avait été reportée pour la deuxième fois à cause du Covid-19. Mais dix jours avant j'avais subi une exploration par fibroscopie de la vessie ainsi qu’une chirurgie de la prostate et j'attendais les résultats de la biopsie pour deux semaines plus tard. Tout s'était si bien passé que je n'ai pas jugé nécessaire de reporter une troisième fois l'opération du genou.
Mais mes frères et sœurs, chers amis, je viens de passer 20 jours dans des douleurs comme je n'en ai jamais connu de ma vie et pourtant j'ai été opéré une dizaine dea fois depuis mes 20 ans. Cependant, tous ceux qui m'ont encouragé à franchir le pas m'avaient assuré que ce ne serait qu’une opération «légère» grâce à des méthodes modernes dont disposent les chirurgiens de nos jours, et que ça valait le coup plutôt que de souffrir un peu tous les jours, jusqu’au point qu’il faudra malgré tout passer par une opération dans quelques années. Mais dès le lendemain de l'opération, j'ai eu un œdème et ma jambe a commencé à gonfler au point de doubler de volume (sans exagération) et j'ai eu des hématomes de la cuisse à la plante des pieds, accompagnés de douleurs atroces, malgré des analgésiques dont la morphine. A tel point que je me suis retrouvé de nouveau à l'hôpital quatre jours après l'opération. Cela n’avait rien changé à la situation et souffrais davantage !
C'est à mon retour à la consultation postopératoire que le chirurgien m'a expliqué les raisons de ces douleurs et sa décision de ne rien faire lorsque je suis revenu aux urgences quatre jours après l’opération : la solution aurait été de rouvrir afin de drainer le saignement, mais le bénéfice-risque était défavorable car je prenais déjà des anticoagulants pour mes problèmes cardiaques et de plus, il m'avait mis sous traitement anticoagulant (Lovenox : une injection par jour pendant un mois) en raison de la chirurgie qu'il venait de pratiquer. J'aurais sûrement continué à saigner, ce qui n'aurait pas changé la situation, bien au contraire car une deuxième ouverture aurait rendu la cicatrisation plus difficile, ralentissant encore plus le processus de guérison ! Il m'a ensuite prescrit 3 séances de kinésithérapie par semaine à commencer immédiatement.
C'est pourquoi j'ai souffert pendant 20 jours. Mais depuis trois jours que j'ai la kinésithérapie à domicile, je commence à poser mon pied par terre. La douleur est toujours présente, surtout à la tombée de la nuit, mais elle est beaucoup plus supportable. J'ai arrêté de prendre des analgésiques pour éviter la dépendance qu'ils pourraient provoquer et ses conséquences. C'est probablement la cause des réactions que je ressens depuis quelques jours (sifflements, vertiges, transpiration intense suivie d'une sensation proche de l'évanouissement ...)
Mais cette expérience m'a amené à réaliser à quel point je n'ai pas réussi à exprimer quotidiennement ma gratitude au Seigneur pour tout ce qu'il fait, y compris les choses qui me semblaient si simples, si évidentes et aller de soi. C'est avec des larmes que je me suis prosterné devant le trône de la grâce afin de demander pardon au Seigneur !
Bien-aimé,
- Si tu peux te lever chaque matin de ton lit sans souffrir de douleur et sans avoir besoin de l'aide de personne, loue le Seigneur!
- Si tu peux te laver sans difficulté, t'habiller et sorti de chez toi sans avoir besoin de l'aide de personne, loue le Seigneur!
- Si tu peux simplement aller dehors et regarder les étoiles scintiller dans le ciel, remercie le Seigneur car c'est une grâce!
- Si tu peux te promener dans la forêt ou dans la brousse, au bord de la mer, d'un étang ou d'un océan, remercie le Seigneur!
- Si tu peux te rendre à ton travail quel que soit le moyen utilisé avec seulement des soucis d'ordre financier ou autre qui ne peuvent t'empêcher d'accomplir ton projet, tu dois célébrer l'Eternel!
- Si seulement tu peux t'assoir sans penser à rien, te contenter de respirer et vivre, alors loue le Seigneur, de toute ta force et de toute ton âme!
C'est lorsque je fus privé de ces gestes qui me paraissaient simples, anodins et faciles que je me suis rendu compte de la grâce que j’avais, d'être ce que je suis : un être fait à l'image de Dieu, une créature du Seigneur ! Alors je peux réaliser avec le psalmiste que :
« Quand je contemple les cieux, ouvrage de tes mains, la lune et les étoiles que tu as créées, qu'est-ce que l'homme pour que tu prennes garde à lui, et le fils de l'homme pour que tu te souviennes de lui? »
Psaume 8 :3-4
Ainsi, Il ne me reste plus qu'à dire:
« Je te loue de ce que je suis une créature si merveilleuse. Tes œuvres sont admirables, Et mon âme le reconnaît bien. »
Psaume 139 :14
Je suis toujours allongé sur mon fauteuil transformable, je reçois chaque jour la "visite" de « mon infirmière personnelle »[1] et trois fois par semaine celle de la kinésithérapeute. Je commence à poser mon pied par terre et à marcher petit à petit. La douleur est toujours là, mais pas aussi forte et plus pour longtemps (c’est ce que je proclame au Nom de Jésus !) et je recommence à planifier mes actions missionnaires futures. Je sais qu'avec le bouclier de prière des frères et sœurs je serai bientôt sur pied et je bénis le Seigneur!
Que Sa grâce et Sa Paix qui surpassent toute intelligence humaine soient abondamment avec vous et tous ceux qui vous sont chers, AMEN!
[1] J’ai été bien entouré par le staff médical dont bénéficie ma famille : une belle-mère et deux filles infirmières, une fille future médecin qui s’est chargé de mes injections quotidiennes et un frère en Christ qui m’a permis d’éviter la catastrophe dans le domaine de la kinésithérapie.
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